Préambule

Les ancêtres de René PEREZ (1944) ont habité le sud de la péninsule ibérique englobant les régions d'Alicante et de Malaga en Espagne, de Gibraltar et de l'extrême sud du Portugal. C'est en 1943 que René Louis PEREZ, son père, se maria à Casablanca à Eulalia OLMEDO. C'est ce patronyme que je vous propose d'étudier.

Les origines du patronyme "OLMEDO"

  • Francisco Gómez Arévalo affirme que le nom des Olmédo aurait eu pour origine une maison solaire en Asturies, alors que certains auteurs de traités soutiennent que ce nom est originaire d'Aragón, et que d'autres pensent qu'il provient de conquérants aragonais de la ville de Olmédo.
  • Ce qui est certain, c'est que ce lignage trouva son berceau dans cette ville d'Olmédo, de la province de Valladolid, d'où ils tirèrent leur nom. Leurs branches s'étendirent en Cantabrie, en Castille et dans la province de León, mais aussi en Andalousie et dans les Amériques.
  • Le blason des Olmédo est constitué de deux parties : d'or avec un lion rampant dans sa couleur naturelle, et d'argent avec un peuplier ou un aulne de sinople. Une bordure d'azur contenant huit croix dorées entoure le dit blason.

Un peu d'histoire...

Malaga, cité fondée par les Phéniciens, s'appelait àl'origine Malaka. Elle acquit sa grande splendeur lors de la domination romaine. Après la décadence et la chute de l'empire romain, la ville subit des incursions byzantines et visigothes, avant d'être conquise par les arabes en l'an 711. La reconquête de la ville par les rois catholiques en 1487 changea l'histoire de la région avec le partage des terres entre les Conquistadors. Aujourd'hui Malaga est la capitale de la Costa del Sol et une des cités les plus importantes d'Andalousie avec près de 600.000 habitants.

Il faut savoir qu'elle fut la ville natale de Pablo Picasso et celle d'un homme certes moins célèbre : Antonio OLMEDO, notre ancêtre qui s'enfuit de Malaga vers l'age de 23 ans avec sa compagne d'une vingtaine d'années, Eulalia GONZALEZ, sujette brittanique, laquelle fréquentait un toréro espagnol. Direction Casablanca où le couple s'établit, eut une descendance, puis se maria. Quels motifs poussèrent Antonio à fuir sa patrie ? Il est bon de rappeler qu'en 1912, l'Espagne et la France établirent sur le royaume marocain un protectorat conjoint. C'était sans compter sur les farouches tribus berbères qui peuplaient le Rif et résistèrent à l'occupation étrangère. L'Espagne dut mobiliser pour faire face à l'insurrection indigène et s'engager dans une guerre sanglante connue sous le nom de "Guerre du Rif", laquelle dura de 1919 à 1926.

Pour ne pas être enrôlé dans une guerre qui ne préservait que les intérêts coloniaux, Antonio avait donc rejoint le Maroc sous protectorat français, en passant par le détroit de Gibraltar tout proche. On sait que Antonio fut entrepreneur de peinture à Casablanca. La rumeur voulait qu'il possédât des terres à Colmenar de Malaga, en Espagne et qu'il fut obligé de vendre ces propriétés (fincas) pour soigner son fils Enrique, gravement malade. Des recherches auprès des registres de la propriété n° 7 de Malaga traitant des propriétés de Colmenar se sont avérées négatives. De plus il faut savoir que tous les registres paroissiaux de cette localité ont été détruits pendant la guerre civile, et même après par des maires irresponsables qui ont brûlé les "vieux papiers" (entendez : registres et archives communaux) pour faire de la place dans les locaux. Même le cimetière de Colmenar a été démoli puis reconstruit en 1960, et la terre sépulcrale, avec ses fragments d'os, dispersée dans les champs de la commune.

En décembre 2011 me parvenait un document faisant état des propriétés agricoles dans les monts de Malaga du XIXe siècle, et dans lequel figuraient les contributeurs dont notre ancêtre Miguel OLMEDO père. Il possédait des oliveraies produisant 400 Rsv. par an et son moulin à vent, l'un des plus productifs de la région, faisait partie de la hacienda du pressoir de Pinto. Avec le plan de masse d'identification des parcelles agricoles établi par le ministère de l'agriculture espagnol, j'ai pu identifier le pressoir de Pinto. A 600 mètres de là se trouve celui des Olmedos, mais pas de mention "Castillejo" qui aurait déterminé avec certitude que nos ancêtres vivaient bien là.

Antonio garda jusqu'à sa mort la nationalité espagnole, comme en témoigne un acte émanant de l'Ambassade d'Espagne à Casablanca . Sur cette acte figure aussi le nom de sa mère, comme le veut la coutume espagnole qui associe le nom de la mère à celui du père de l'enfant. Ce nom a fait couler beaucoup d'encre, car la rumeur voulait que nos OLMEDO issus du troisième mariage de Miguel fils descendissent d'une branche nobiliaire française : les De MONSIGNY. Or le nom est orthographié "MONSIÑI" qui peut être une altération du nom MONSIGNY puisque "gn" s'écrit "ñ" en castillan et que la lettre "i grec" est très peu usitée. Dautre part la particule "De" a été éludée. Or dans un acte de naissance du fils ainé Antonio, dit Toinou, on apprend que le couple n'était pas (encore) marié, et que MONSIGNY est cette fois-ci orthographié "MONSEÑE", ce qui ajoute à la confusion.

Après plusieurs démarches, le consul d'Espagne à Casablanca consentit à envoyer au Consulat d'Espagne à Marseille, par la valise diplomatique, une copie complète du dossier des OLMEDO de Casablanca. Les divers actes que ce dossier contenait permit d'établir que les deux derniers enfants Enrique et Eulalia étaient nés de mère inconnue (oui, ça existe !), donc cela signifiait que le couple était en discorde. Cette situation fut néanmoins rétablie lors de leur mariage qui intervint deux ans avant le décès de Eulalia GONZALEZ. D'après les dires, Eulalia souffrait d'une affection poitrinaire qui causa vraisemblablement sa mort. Quant à son mari, il aurait vécu à la fin de sa vie dans son atelier de peinture, avec une indigène, et serait mort d'une maladie vénérienne non soignée. L'acte de mariage du couple OLMEDO-GONZALEZ révèle des ascendants cosmopolites nés en Espagne, au Portugal, à Gibraltar et en France.

En septembre 2011, je recevais du Registro Civil de Malaga copie de l'acte de mariage de Miguel OLMEDO et Carlota MONSIÑI, célébré le 12 janvier 1891. Par cette union, ils légitimaient leurs trois enfants naturels Miguel, Antonio (notre ancêtre) et Emilia, cependant reconnus devant le tribunal ecclésiastique. Carlota naquit à Lerida, en Catalogne. Sa mère était madrilène et son père Carlos MONSIÑI, alias Charles (de) MONSIGNY, parisien. Carlos MONSIÑI, dont la mère était une BELMONT, naquit à Paris vers 1830.

Il faut savoir qu'en 1871, Paris fut assiégé par les troupes versaillaises qui tirèrent à boulets rouges sur Paris et incendièrent la capitale. Les archives de l'Hôtel de ville ne furent pas épargnées par l'incendie qui détruisit la majorité des registres paroissiaux (depuis le milieu du XVIe siècle jusqu'au 31 décembre 1792) et des registres d'état civil (du 1er janvier 1793 au 31 décembre 1859) des arrondissements de Paris et des communes annexées en 1859 (Auteuil, Batignolles, Monceau, Belleville, Bercy, La Chapelle, Charonne, Grenelle, Montmartre, Passy, Vaugirard et La Villette). De plus, le double de ces registres gardés au Palais de Justice fut aussi brûlé pendant l'incendie de l'édifice... de sorte que nous nous trouvons encore dans une impasse ! Néanmoins une commission, créée par la loi du 12 février 1872, fut chargée de reconstituer l'état civil parisien (à partir de papiers de famille, d'extraits d'actes de paroisses, d'actes de notaires, d'actes des greffes, des tables de l'enregistrement). La commission de reconstitution cessa ses travaux en 1897, faute de crédits, après avoir reconstitué environ un tiers des actes détruits, principalement sur le XIXe siècle. Les pièces fournies sont conservées avec les actes reconstitués dans la série V. 2E des Archives de Paris. Il reste donc un tout petit espoir de retrouver la traces de nos ancêtres parisiens !

Le dernier des OLMEDO quitta le Maroc moins d'un demi-siècle après l'arrivée de leurs parents dans ce pays. Les OLMEDO mâles de notre famille s'établirent à Marseille et à Toulouse, et se sont hélas éteints sans laisser de descendance.

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