
Préambule
Robert HEDOUIN (1905-1999) est né à Saint-Quentin-la-Motte-Croix-au-Bailly, dans le Vimeu, et c'est dans cette région de Picardie, ainsi que dans le Pas-de-Calais et la région dieppoise que sont nés la plupart de ses ancêtres. Son arbre généalogique, hébérgé par GENEANET, est consultable en ligne, ce qui a permis à plusieurs "cousins" de se manifester, dont Andreas DUPUTELL avec lequel il cousine par les DUPUTEL.
Son cousin du WEB : Andreas DUPUTELL
Ses grand-parents
germaniques lui racontaient qu'un de leurs
ancêtres avait combattu auprès de Napoléon. Fort de cette
révélation, ses recherches conduisirent Andreas sur le site Internet
des
Médaillés de Sainte Hélène. Cette médaille, créée par Napoléon III,
récompensait les 405.000 soldats encore vivants en 1857 ayant combattu
aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815. Son
illustre ancêtre, Louis François DUPUTEL, établi en Prusse orientale où
il décéda en 1839, ne put obtenir cette récompense. Sur le site en
question,
Andreas DUPUTELL découvrit qu'un DUPUTEL né à Touffreville-sur-Eu,
avait été médaillé. Il décida donc d'étudier les microfilms de cette
localité, et acquis la certitude que le noyau familial se trouvait à la
Croix-au-Bailly.
Des recherches sur GeneaNet le conduisirent sur notre
arbre qui abritait en 2005 environ 120 individus portant ce patronyme.
Andreas me contacta et depuis nous n'avons cessé de travailler en
commun, lui recherchant des pistes, moi traduisant les actes en
anglais qu'il m'envoyait. Notre Sosa commun, Nicolas DUPUTEL fut
magister (maître d'école) de 1760 à 1777, date à laquelle il fut
révoqué par Jacques Danicourt, curé de la paroisse, pour "avoir refusé
de sonner l'angélus trois fois par jour aux heures ordinaires et
accoutumées pour la somme de onze livres".
Ce même Nicolas s'unit en 1750 avec sa cousine Marie Madeleine. Une
dispense de consanguinité au 3ème degré fut accordée par Monseigneur
Louis François Gabriel d'Orléans de la Mothe, évêque d'Amiens,
moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, pour que ce mariage puisse
être célébré religieusement. Les registres d'enquêtes de consanguinité
pour cette période ayant été détruits pendant la Révolution française,
nos recherches en amont dans les registres paroissiaux des baptêmes et
mariages nous ont cependant permis d'établir que le grand-père de
Nicolas et l'arrière-grand-père de Marie Madeleine étaient frères. Nous
sommes ensuite remontés vers 1615, date de naissance présumée de
Claude, leur ancêtre commun.
Andreas a étudié aussi les registres de Eu, Chepy, Boscrocourt et Ault.
Sur cette dernière commune se trouvait la ferme de
Nifregny, mais aucune carte récente, ni même celles de
Cassini établies au temps de Louis XIV ne mentionnaient cette
localité. Cette ferme était régie par un certain Pierre DUPUTEL pour le
compte de l'église, sous le règne de Henri III. Il a fallu confronter 3
actes différents pour s'assurer du nom exact de ce lieu dit. Après
cela, Andreas put établir que la ferme de Nifregny, près de Ault,
appartenait aux moines cisterciens de
l'abbaye de Lieu-Dieu,
située entre Gamaches et Beauchamps (Somme). Pierre en était le
régisseur, comme son fils Jean qui lui succéda à cette charge. Par une
charte de 1191, Bernard IV de Saint-Valéry donna aux moines de
Lieu-Dieu "le bois d'Ault qui s'appelle Nifregny et toute la terre de
mon domaine qui jouxte ce bois". La donation de tout le bois de
Nifregny, avec les terres et la grange qui avaient fait l'objet d'un
litige entre lui et Guillaume de Mers, sera confirmée par la charte de
1207.
Revenons à Pierre : il avait certainement impressionné Jean Depont,
curé du village, qui inscrivit sur le registre paroissial des
sépultures les mots suivants : " Pierre du Putel, demeurant en la rente
de Nifrigny, décéda (ce dimanche) environ à la septième heure du soir,
ayant dict le dict du Putel dès le mercredy au précédent, et continua
les jours ensuivants, qu'il décéderait le dict jour de dimanche, ou le
lundy au plus tard. Il fust inhumé le lendemain dans l'eglise de la
Croix au Bailly devant l'autel du côté senestre de nostre dame"
(certainement N-D de Grâce) car c'était un privilège d'être inhumé dans
l'église et non dans le cimetière y attenant. Cela se passait en
1611...
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