
Préambule
René
PEREZ
(1944), ainsi que sa mère Eulalia OLMEDO,
sont nés à Casablanca. C'est cette ville du Maroc que je vous propose
de découvrir par le truchement de son histoire locale et celle de notre
famille.
Histoire de Casablanca
La
colline d'Anfa était
occupée par des pêcheurs berbères depuis la plus
haute Antiquité, époque à laquelle l'endroit
sert d'escale aux navires phéniciens en route pour les îles
Purpuraires au large d'Essaouira. Au Moyen-Age Anfa fait partie du
royaume des Berghouattas, du nom d'une secte hétérodoxe
qui dominait toute la région de la Chaouia, avant d'être
prise par les Almohades en 1188.
Sous la dynastie des Mérinides
en 1283, le port prospère grâce aux relations
commerciales avec la péninsule ibérique, mais le déclin
du pouvoir de Fès amène les habitants d'Anfa à
se rendre indépendants et à multiplier des raids de
piraterie sur les côtes Portugaises en 1284. En représailles,
les Portugais, en 1468, décident d'attaquer la ville avec 50
navires et 10 000 hommes. Les habitants d'Anfa, n'étant pas en
mesure de défendre la ville, la désertent
définitivement pour se réfugier à Rabat et Salé.
La ville détruite, restera inhabitée pendant trois
siècles.
En 1770, le sultan Mohamed Ben Abdallah qui venait
de perdre alors la ville de Mazagan (El Jadida), décide de
reconstruire cette place pour la préserver d'un débarquement
portugais. La ville est appelée "Dar El Beida"
(maison blanche) et d'emblée, le sultan la dote d'une mosquée,
d'une médersa et d'un hammam.
À
partir du XIXe siècle,
la ville se développe grâce à l'accroissement de
l'industrie du textile, faisant de Casablanca l'un des plus grands
fournisseurs de laine du bassin méditerranéen. En 1860
la ville comptait 4.000 habitants pour 9.000 habitants à la
fin des années 1880. Dès 1906, aidée par la
France, la ville décida de se doter d'un port moderne,
détrônant ainsi Tanger comme premier port marocain. La
population sera en 1921 de 110.000 habitants, dont une partie
s'amassera dans des bidonvilles.
En
juin 1907, les Français
développèrent le réseau ferroviaire près
du port, mais les rails passant à travers un cimetière,
il s'ensuivit des émeutes entre les travailleurs français
et les résidents. La France envoya alors des troupes pour
rétablir l'ordre, prendre le contrôle de la ville et
établir un protectorat. Durant les années 1940 et 1950,
de nombreuses émeutes anti-occupation eurent lieu, dont un
attentat au marché central de Casablanca le jour de Noël
1953 qui fit 18 morts.
Le
2 mars 1956, la France reconnut
l'indépendance du Maroc. La ville développa alors
l'activité touristique et devint le pôle économique
du pays, bien que Rabat demeurât la capitale du royaume. Les
jetées du port de Casablanca symbolisent le dynamisme et
l'ouverture de la 5ème ville et du 2ème port du
continent africain. D'ici partent les cargaisons de céréales
et surtout de phosphates dont le Maroc est le premier exportateur
mondial.
Saga familiale
C'est au début
du XXème siècle que se fixèrent à
Casablanca Antoine OLMEDO et Eulalia GONZALEZ. Ils eurent quatre
enfants dont Eulalia, ma mère, qui épousa un oranais,
René Louis PEREZ, mon père. De leur union naquirent
deux enfants : moi, né dans le quartier du Maarif en 1944, et
mon frère Sylvain deux ans plus tard. Quant à la soeur
ainée de ma mère, Carlota, elle avait déjà
épousé Joseph PASTOR, avec qui elle eut cinq garçons
viables. Mon cousin germain Pierre CASTRO lui aussi se maria à
Casablanca avec Gisèle SGITCOVICH, avec qui il eut un garçon
et deux filles.
Nous aurions
vécu plus longtemps dans cette ville charmante et cosmopolite
si l'insécurité, les émeutes et les attentats
perpétrés entre les communautés européennes
et marocaines ne nous avaient poussé à quitter le pays
en juin 1958, deux ans après l'indépendance du Maroc.
C'est à bord du paquebot "Djenné" que les
familles PASTOR et PEREZ quittèrent les côtes de
l'Atlantique et débarquèrent dans une autre ville
portuaire de la Méditerranée, Marseille, où
elles s'établirent. Mais ceci est une autre histoire, dans une
autre ville...
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