Editorial

Une des caractéristiques de la chasse sous-marine est d'aller là où se trouve le poisson. Il est donc nécessaire d'explorer les moindres recoins d'une roche pouvant lui servir d'abri.

De nombreuses espèces sont concernées par ce type de chasse : les poissons sédentaires telles que congres, murènes, mostèles, chapons et rascasses, mais aussi les sars qui se mettent à trou quand ils se sentent en danger et les muges pendant le frai...

Les techniques de pêche : la pêche au trou

Suivant le type de roche ou sa configuration, on peut parier du type de poisson que l'on peut y trouver. Ainsi, ragues horizontales et autres failles verticales ou obliques sont des endroits privilégiés pour le sar. De même que les zones de madrépore aux multiples issues. Néanmoins, pas trop de généralités, car suivant où l'on plonge (Méditerranée, Atlantique, Manche ...) les fonds et la flore sont différents, d'où un changement de moeurs de la part des poissons. On peut pratiquer la chasse à trou à n'importe quelle profondeur, et bien évidemment, plus elle est profonde, plus elle est difficile. En effet, la difficulté va crescendo avec le type de poisson recherché. Elle est amplifiée par les éventuels problèmes liés à ce type de chasse : une flèche coincée au fond de la rague, un poisson difficile à extraire de son trou, des petits détails qui font que par acharnement on peut se déconcentrer et oublier qu'on est en apnée, avec les conséquences que je vous laisse deviner.

pêche au trou

Ne pas écarter aussi l'effet psychologique de cette méthode de pêche. Il peut être parfois difficile de rentrer dans un trou plus sombre que les autres, ou de se faire des frayeurs quand on accroche son tuba contre la roche, ce qui a pour effet irrémédiable le remplir le masque d'eau. Mais encore une fois, la discrétion est de mise, surtout à l'approche du trou. Les coups d'arbalètes inopportuns contre la roche voueront quasi systématiquement toute tentative à l'échec. Même la main qui se pose contre la roche et émet un bruit aussi léger soit-il peut effrayer le poisson. Il faut être discret. Ainsi, on préférera aborder le trou par le dessus en tenant l'arbalète de telle sorte que le déclenchement du tir se fasse avec le pouce et non avec l'index, ou par côté, mais jamais de face. La pointe de la flèche doit être engagée à peu près au moment où l'on distingue l'intérieur du trou. De plus, son orientation suivra la direction du regard pour permettre un éventuel tir d'instinct. Souvent le trou observé est sombre et tous les recoins sont difficiles à discerner. Pas de panique : au bout de quelques secondes les yeux commencent à s'habituer à l'obscurité et certains détails qu'on n'avait pas discernés apparaissent alors. Pour accélérer la vision, certains chasseurs ferment les yeux dans les deux derniers mètres de leur approche. Il peut arriver que la rague soit bondée et là, des doublets, voire des triplets peuvent être réalisés. Néanmoins, le deuxième ou le troisième poisson est la plupart du temps mal fléché et se décroche. On peut donc préférer faire plusieurs plongées fructueuses plutôt qu'une, en assurant à chaque tir. En conséquence, on tirera d'abord ceux qui sont le plus éloigné du gros de la population pour recommencer ensuite. Chose importante, gérer ses pierres. Vous avez trouvé une belle rague, n'en prélevez pas tous ses habitants, cela ne sera que mieux pour vos plongées futures. La chasse à trou exige comme principale caractéristique pour l'arbalète la maniabilité. Il faut donc choisir des modèles courts : 50 à 75 cm, avec une flèche de 6,5 ou 7 mm équipée de préférence d'un ardillon court. Une puissance trop importante des sandows n'est pas justifiée. Armez si possible votre flèche au premier cran : vous en doublerez sa longévité.

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