
Préambule
L'oursin diadème {Centrostephanus longispinus (Philippi,
1845)}
Les oursins diadèmes ne sont pas tous des espèces tropicales. Il existe
en Méditerranée une espèce d'oursin diadème, peu connue des plongeurs à
cause de sa rareté, et qu' il est difficile de confondre avec une autre
espèce car elle possède de très longs piquants creux d'une dizaine de
centimètres, pour un test de 6 cm de diamètre. Il s’agit de
Centrostephanus longispinus, littéralement "oursin aux longs piquants".
Si les piquants primaires peuvent dépasser 70 mm de long, les
secondaires ont néanmoins des longueurs comprises entre 5 et 30 mm.
Les espèces protégées : l'oursin diadème
Quant au test, il est de couleur brun violacé assez foncé, voire noir. Comme tous les Diadematidae, il préfère les eaux chaudes et est donc plus commun dans la partie orientale de la Méditerranée. On le rencontre de Marseille jusqu'en Italie, en Sicile, en Corse, dans la Mer Adriatique, la Mer de Marmara, en Tunisie, en Algérie et hors de Méditerranée aux Açores et aux Canaries. Il est également abondant sur les petits fonds de l'Atlantique oriental tels que ceux de la Mauritanie. Il affectionne les fonds rocheux, à partir de 15 ou 20 m, mais il lui arrive de faire une escapade dans les herbiers de posidonies, ou même de s'installer sur les fonds vaseux, bien loin de la surface, vers 200 mètres. La reproduction, la nutrition et la biologie de cet oursin sont encore imparfaitement connues.
On sait qu'au cours de sa vie, l'oursin diadème passe par une phase larvaire planctonique, en pleine eau, peu connue de nos jours ! Les très jeunes oursins, issus de ses larves, n'ont jamais été vus, et on ne sait vraiment pas à quoi ils ressemblent. Les "plus petits" oursins diadème connus avaient déjà 1 cm de diamètre, hors piquants, et étaient aussi rares que leurs parents. Entre 2 et 5 centimètre de diamètre, l’oursin grandit d’environ 1 millimètre par mois. Ces jeunes oursins pourraient être apportés de façon épisodique le long des côtes françaises par les courants marins provenant du sud de l'Italie, puis transportés ensuite par le courant liguro- provençal. Selon le biotope que fréquente l'oursin, on retrouve dans son contenu stomacal des débris d'animaux (spicules d'éponges, restes de coquillages) ou une forte proportion de végétaux (algues ou posidonies). |
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Une partie des matières organiques dissoutes dans l'eau est aussi absorbée sous forme particulaire. Les grands piquants portent à cet effet de longs sillons longitudinaux, très visibles au microscope. On suppose que la grande mobilité des piquants assure un brassage de l'eau efficace, et une bonne absorption des particules. Rare, il a été classé comme espèce protégée en France par l'arrêté du 26 novembre 1992. Sensibles à la pollution, attirant pour l'oeil des plongeurs et très exposé aux filets ou engins de drague, son ramassage est interdit et les rares spécimens récoltés doivent être remis à l'eau.
